Dans la nuit du 5 au 6 juin 1944, des milliers de navires alliés traversent la Manche vers les côtes de Normandie dans un plan de grande envergure pour libérer la France et l’Europe du joug nazi. Cette même nuit, les unités de la 6e division aéroportée britannique sont parachutées et déposées en planeur dans la campagne normande afin de capturer ou de détruire des objectifs stratégiques, pour protéger le débarquement prévu au petit matin.
Le premier de ces objectifs est la prise du pont basculant de Bénouville, sur le canal reliant Caen à la mer, et du pont de Ranville sur l’Orne, tout proche. Capturer ces ponts est d’une importance capitale, d’une part pour empêcher une intervention trop rapide de la 21e division de Panzers, et d’autre part pour permettre aux troupes britanniques ayant débarqué de prendre pied de l’autre côté de l’Orne en vue de leur avancée vers Caen.
Peu après minuit, cinq sections de soldats d’élite de la 6e Airborne, commandées par le Major John Howard, se posent en planeur Horsa à proximité des ponts, avec une incroyable précision : à moins de 50 mètres pour le premier d’entre eux. Surprises, les unités allemandes gardant les ponts sont vite défaites par les hommes d’Howard, et les deux ponts sont pris.
Une heure plus tard, un véhicule chenillé doté d’un canon de 75mm s’approche du pont, mais le Sergent Charles Thornton le détruit d’un seul tir de lance-roquettes P.I.A.T.
Après la prise des ponts, les Allemands harcèlent les Anglais avec des tireurs embusqués et tentent une contre-attaque avec des blindés, mais les Anglais tiennent bon. Plus tard, une cannonière descend l’Orne pour tenter de détruire le pont, mais elle est à son tour neutralisée par des tirs de lance-roquettes.
Le deuxième objectif vital est la batterie de Merville : une zone fortifiée située sur la rive droite de l’Orne, sur un plateau dominant légèrement la région, et renfermant quatre canons orientés vers l’estuaire et dissimulés dans des casemates souterraines. Autour des canons, des réseaux de tranchées bétonnées, deux barrières de barbelés et un champ de mines.
En dépit d’une planification complexe mettant en œuvre un bombardement aérien, le parachutage de 700 hommes (dont une équipe du génie), un armement lourd comprenant des mitrailleuses Wickers et des lance-flammes, rien ne se déroule comme prévu. À la suite d’erreurs de navigation dues à plusieurs conditions défavorables, les parachutistes atterrissent dispersés ou se noient dans les zones inondées. Le lieutenant-colonel Terence Otway doit lancer l’assaut à la tête de 150 hommes au lieu des 700 prévus, et sans matériel spécifique. Heureusement, l’équipe de quatre démineurs arrivée peu de temps auparavant a accompli sa mission et a ouvert quatre passages.
Tandis que les hommes d’Otway s’avancent à travers le champ de mines, ils sont repérés par des mitrailleurs allemands, qui ouvrent aussitôt le feu. À la tête d’un petit groupe d’hommes, le sergent Knight opère une diversion en attaquant de front trois des six mitrailleuses à la baïonette et à la grenade, ce qui permet à la seule mitrailleuse anglaise Wickers disponible d’attaquer l’autre flanc.
Arrivés aux barbelés, dépourvus des outils nécessaires, des soldats anglais se jettent sur les barrières pour permettre à leurs camarades de passer en courant sur eux. Puis le combat fait rage autour des casemates ; d’abord surpris, les Allemands se réorganisent et résistent, et donnent même l’ordre de bombarder leur propre batterie pour repousser les assaillants. Mais les hommes d’Otway, au prix de très lourdes pertes, finissent par éliminer les défenseurs et parviennent à détruire les canons avec leurs mines anti-char individuelles faute de disposer d’explosifs plus appropriés.
Le troisième objectif consiste à détruire trois ponts enjambant la Dives, un fleuve parallèle à l’Orne, et un quatrième sur l’un des ses affluents, la Divette. La perte de ces ponts ralentira l’arrivée des renforts allemands sur le flanc Est du Débarquement. Ces tâches sont confiées au 3e escadron du Royal Engineers, soutenus par les Canadiens du 1er bataillon parachutiste. La particularité de cette mission tient à l’éloignement entre les différentes cibles, rendant impossible tout soutien des différentes unités entre elles.
Le major Rosevaere et ses sept hommes, arrivés en planeur près de Troarn, chargent près d’une tonne d’explosifs dans une jeep médicale et embarquent à destination du pont de Troarn. Repérés par les Allemands, ils traversent la ville sur leur bombe roulante sous le feu ennemi, en mitraillant sans relâche leurs agresseurs. Ils arrivent finalement au pont, placent les charges et le font sauter.
Juste au nord de Troarn, le lieutenant-colonel Pearson est chargé de détruire le pont de Bures sur Dives. De nombreux parachutistes se noient dans les marais, et Pearson ne dispose que de 150 hommes, mais ils parviennent à accomplir leur mission. Malgré une escouade très réduite, le lieutenant Toseland du 1er bataillon parachutiste canadien se charge quant à lui du pont tout proche de Robehomme.
Encore un peu plus au nord, le major canadien Mac Leod arrive avec seulement une quinzaine d’hommes à Varaville, où les Allemands ont fortifié les abords du château. MacLeod et ses hommes parviennent à s’approcher des fortifications allemandes et découvrent alors que l’ennemi dispose d’un canon anti-char lorsque celui-ci les prend pour cible. Ils tentent de le détruire au lance-roquettes P.I.A.T., mais le tir manque sa cible de peu et le canon riposte aussitôt, tuant Mac Leod et certains de ses hommes. Peu après, le capitaine Hanson rallie Varaville avec une trentaine d’hommes et parvient à bloquer les Allemands dans leur bunker jusqu’à ce que le pont de Varaville soit détruit par une autre escouade de parachutistes.
Au matin, en dépit de lourdes pertes, les héros de la 6e Airborne et du 1er Bataillon parachutiste canadien ont tous rempli leur mission : les ponts de Bénouville et Ranville sont sous contrôle, la batterie de Merville est hors d’usage et les quatre ponts sur la Dives sont détruits.
Le Débarquement peut avoir lieu.
Cartes anglaises
Major John Howard (n°1401) : officier en charge de l’assaut sur les deux ponts de Bénouville et Ranville, le Major Howard mena l’assaut avec efficacité, brisa les contre-attaques allemandes et attendit les renforts de la 1st Special Service Brigade débarquée le matin du 6 juin.
L’exploit des pilotes Wallwork et Ainsworth (n°1402) : ces deux pilotes réussirent l’exploit de poser leur planeur n°1 à une cinquantaine de mètres seulement du pont de Bénouville, autorisant ainsi les troupes légères britanniques à prendre par surprise les défenseurs du pont.
Sacrifice (n°1403) : les Anglais firent preuve d’une abnégation totale pour prendre d’assaut les deux ponts le plus rapidement possible, souvent au mépris de leur vie.
Sgt Charles Thornton (n°1404) : il fut l’un des héros de l’assaut sur le pont de Bénouville. Il réussit entre autres à neutraliser d’un coup direct un nid de mitrailleuses à l’aide d’un mortier et à détruire le premier véhicule blindé de la contre-attaque allemande grâce à un tir de lance-roquettes P.I.A.T. ajusté à très courte distance.
Cartes allemandes
Canonnière sur l’Orne (n°1801) : les ponts étant tombés aux mains des Britanniques, les Allemands tentèrent par tous les moyens de les détruire. Ils firent remonter l’Orne à plusieurs embarcations, dont une canonnière. Mais celle-ci s’échoua après avoir encaissé des tirs de lance-roquettes P.I.A.T. Malgré leur échec, ces actions (qui eurent lieu dans la matinée du 6 juin) regonflèrent le moral des soldats allemands.
Harcèlement des tireurs d’élite (n°1802) : lorsque les ponts furent occupés, en particulier celui de Bénouville, les Allemands postèrent de nombreux tireurs sur les berges du canal afin de harceler les troupes anglaises en faction en attendant l’arrivée des renforts pour lancer des contre-attaques. Ces tireurs devinrent la hantise des défenseurs, qui subirent de nombreuses pertes durant la nuit.
Major Schmidt (n°1803) : cet officier était en charge de la protection du pont de Bénouville. Du fait du temps maussade, il supposa qu’aucune opération aéroportée ennemie ne serait possible cette nuit-là. Il décida donc de la passer en compagnie de son amie. Lorsque les combats débutèrent, il tenta de rejoindre ses hommes, mais tomba dans un guet-apens tendu par les parachutistes. Son action pour la défense du pont fut donc très limitée.
Faites sauter les ponts ! (n°1804) : craignant des actions de commando, les Allemands avaient miné les ponts pour éviter qu’ils ne tombent intacts entre les mains des Alliés. Mais l’activité des groupes de résistants allant en s’intensifiant, les Allemands choisirent de retirer les charges pour éviter qu’au contraire les résistants ne détruisent les ponts. Dans la nuit du 5 au 6, les explosifs n’étaient pas en place, ce que les Anglais ignoraient !
Cartes anglaises
LCL Terence Otway (n°1405) : il était le commandant du 9e Bataillon qui sauta aux alentours de la batterie de Merville. À l’heure prévue pour l’attaque, n’ayant réussi qu’à regrouper 150 hommes sur les 700 ayant sauté, il décida de lancer l’assaut tout de même, malgré une situation très défavorable.
Assaut en terrain miné (n°1406) : les Anglais firent preuve d’un immense courage en décidant de charger à travers l’un des champs de mines qui entourait la batterie. Grâce à cette manoeuvre, ils prirent complètement au dépourvu les défenseurs, qui subissaient au même moment une attaque de diversion en provenance de l’entrée de la batterie.
Interception des renforts (n°1407) : les Britanniques interceptèrent plusieurs colonnes de renforts allemands qui tentaient de venir prêter main-forte aux défenseurs de la batterie. Ces interceptions empêchèrent les renforts de participer aux combats se déroulant à l’intérieur du périmètre de la batterie, et garantirent ainsi sa chute.
Mitrailleuse Vickers en soutien (n°1408) : parmi les rares équipements lourds à la disposition des parachutistes (les autres ayant été perdus lors du saut) figuraient des mitrailleuses Vickers, qui appuyèrent de leur feu l’assaut des parachutistes et fauchèrent de nombreux défenseurs, ou les empêchèrent de sortir des casemates.
Lance-flammes (n°1409) : trois planeurs Horsa avaient pour mission de se poser à l’intérieur même de l’enceinte de la batterie pour débarquer des unités d’assaut équipées d’armes lourdes, dont des lance-flammes, pour neutraliser les casemates et autres bunkers. Mais les planeurs ratèrent leur cible et les Anglais ne purent donc pas compter sur ce matériel.
Cartes allemandes
Oberleutnant Steiner (n°1805) : cet officier était en charge de la batterie de Merville. Lors de l’assaut, il se trouvait dans le bunker de guidage de tir proche de l’estuaire de l’Orne, à plusieurs kilomètres de l’emplacement de la batterie, car celle-ci dépendait de lui pour pointer ses canons. Il organisa une contre-attaque avec toutes les troupes qu’il put rassembler, y compris une batterie de DCA. Mais celle-ci fut repoussée par les parachutistes, retranchés dans le périmètre défensif de la batterie qu’ils venaient de conquérir.
Stabsfeldwebel Buskotte (n°1806) : il fut l’un des sous-officiers les plus actifs dans la défense de la batterie. Lorsque l’assaut débuta, il se retrancha dans l’une des casemates et la défendit avec énergie, puis il organisa la défense du périmètre.
Bombardez nos positions ! (n°1807) : face au succès de l’assaut mené par les parachutistes, les Allemands n’hésitèrent pas à demander à la batterie du Mont Canisy, située sur une hauteur proche de Deauville, de bombarder la batterie. En effet, les soldats Allemands étaient retranchés dans les bunkers, et donc relativement protégés de leurs propres obus. Mais malgré cette action désespérée, les Anglais parvinrent à poursuivre leurs opérations.
Fusées éclairantes (n°1808) : dès le début de l’assaut, les Allemands tirèrent des fusées éclairantes afin de pouvoir localiser les Anglais et estimer l’ampleur de l’assaut qu’ils subissaient.
Cartes anglaises
Parachutistes canadiens (n°1410) : parmi les troupes aéroportées Britanniques de la 6e Airborne se trouvaient des unités parachutistes canadiennes, dont des équipes du génie spécialement entraînées pour faire sauter les ponts.
Charge explosive artisanale (n°1411) : le matériel de destruction fut souvent perdu dans les marais du fait de l’éparpillement des parachutages. Afin de miner les ponts, les parachutistes durent improviser et fabriquèrent de toutes pièces des engins explosifs hétéroclites.
Ralliement dans le bois de Bavent (n°1412) : situé près du village de Varaville et du pont de Robehomme, ce bois servit de lieu de rassemblement discret à de nombreux parachutistes égarés, qui purent se regrouper pour continuer de mener à bien leurs actions.
La traversée de Troarn par le Major Roseveare (n°1413) : le Major Roseveare et ses hommes furent parachutés du mauvais côté de la ville de Troarn, qui contrôlait la route descendant vers le pont qu’ils devaient détruire. Récupérant par chance une jeep dans un planeur, il y fit accrocher une remorque bourrée d’explosifs et décida avec une poignée d’hommes de foncer à travers la ville endormie pour atteindre le pont. Le bruit d’un véhicule à cette heure attira l’attention d’un soldat allemand, qui fut abattu, mais le coup de feu alerta tous les Allemands dormant en ville. Après avoir traversé la ville sur leur bombe roulante en empruntant l’avenue principale sous un feu nourri, le Major et ses hommes parvinrent jusqu’au pont et le détruisirent avant de disparaître dans la nuit.
Cartes allemandes
Parachutistes perdus dans les marais (n°1809) : tirant parti des nombreux cours d’eau dans cette région de Normandie, les Allemands avaient inondés des champs et laissé des marais se former. Ces étendues d’eau devinrent des pièges mortels pour de nombreux parachutistes, qui se noyèrent sous le poids de leur équipement. Ceux qui survécurent ne purent rejoindre à temps leur unité à cause des difficultés qu’ils eurent à se déplacer de nuit sur ces terrains.
Oberleutnant Brandebourg (n°1810) : en charge d’un peloton de reconnaissance de la 21e Panzer, Brandebourg organisa les attaques contre les nids de résistance constitués par les parachutistes.
Repli dans le château (n°1811) : les Allemands transformèrent le château de Varaville en un fortin avec pièce anti-char et mitrailleuses, afin de créer un point de contrôle des environs. Il fallut des assauts violents et meurtriers pour que les parachutistes viennent à bout de leurs ennemis retranchés derrière les murs épais de la bâtisse.
La 21e Panzer arrive ! (n°1812) : postées à proximité des lieux du Débarquement, les unités de la 21e division Panzer furent les premières à réagir aux événements nocturnes. Des éléments épars prirent part aux combats à différents endroits de la région avec des moyens en véhicules blindés beaucoup plus puissants que les armes dont disposaient les parachutistes, dont les armes lourdes avaient pour la plupart été perdues lors des parachutages.
Un jeu de Pascal Bernard et P.O. Barome, édité par Ajax Games
Illustrations de Nicolas Jamme © 2014 Ajax Games
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